L’assainissement individuel
Bien que l’assainissement collectif soit disponible pour la plupart des logements en France au moyen d’un tout-à-l’égout, il existe encore de nombreuses habitations qui doivent avoir recours à l’assainissement individuel. Est-ce votre cas ? Dans cet article, vous apprendrez tout ce que vous devez savoir pour bien comprendre l’assainissement individuel et ce qu’il implique. Quels sont les différents types d’assainissement non-collectif ? Combien coûte leur installation ? Quelles sont les normes en vigueur ?
Principe de l’assainissement individuel
Une installation individuelle de traitement des eaux domestiques permet le traitement sur place des eaux usées pour les habitations non connectées au réseau d’assainissement collectif. Ce dispositif est contrôlé par le SPANC (Service public d’assainissement non collectif). Il doit répondre à de nombreuses normes de conception pour pouvoir être utilisé sans polluer les sols. L’assainissement autonome suit 3 étapes principales de fonctionnement :
- Le prétraitement : Il se fait par l’intermédiaire d’une fosse septique ou d’une fosse toutes eaux. Celui-ci permet d’éliminer toutes les particules en suspension dans l’eau. C’est lors du prétraitement que les graisses sont retenues par la fosse et que les matières fécales et organiques sont décomposées.
- Le traitement : Il assure la dépollution des eaux vannes. Des micro-organismes entrent en action pour débarrasser l’eau de toutes les pollutions organiques et chimiques qu’elle contient.
- L’évacuation : Les eaux traitées sont alors dispersées dans le sous-sol de la parcelle si sa perméabilité l’autorise. Elles peuvent aussi être réutilisées pour l’irrigation souterraine ou évacuées par un puits d’infiltration.
Les différentes techniques d’assainissement non collectif
Deux catégories de techniques d’assainissement non collectif s’opposent : les filières traditionnelles et les filières agrées. Les filières traditionnelles sont les plus répandues. Là où les surfaces le permettent, elles utilisent le sol en place. Sinon, un sol reconstitué peut être aménagé pour les installer. Les filières agrées sont plus compactes et principalement utilisées dans les milieux industriels.
Les filières traditionnelles d’assainissement
Une filière traditionnelle se met en place après le système de prétraitement par une fosse toutes eaux ou une fosse septique pour les constructions plus anciennes. Elle fonctionne seule et peut impliquer l’utilisation d’une des techniques suivantes, décrites dans la norme AFNOR NF DTU 64.1 :
- Le lit filtrant : Aussi appelé filtre à sable, cette filière utilise des micro-organismes fixés sur du sable. Les eaux pré-traitées sont déversées sur le lit filtrant afin d’être traitées par les micro-organismes présents sur le filtre. Le filtre est composé de graviers et de sables de différentes granulométries. L’eau circule de la partie de granulométrie plus élevée à celle qui possède la plus faible afin d’être débarrassée de toute pollution. Le lit filtrant peut être vertical ou horizontal et drainé ou non, selon les contraintes imposées par le terrain. Il s’agit de la filière à préférer si une nappe phréatique est située à proximité du terrain.
- Le tertre d’infiltration : Il est basé sur le principe du lit filtrant vertical mais peut être hors-sol ou partiellement enterré. Il s’agit d’un massif sableux artificiel où sont dispersées les eaux pré-traitées à l’aide d’une pompe de relevage. Grâce aux tuyaux d’épandage, l’eau s’infiltre à travers le tertre en passant par les couches successives de graviers et de sable plus ou moins gros. Lorsqu’elle arrive au bout du tertre, elle est alors dispersée dans le milieu naturel.
- Le lit d’épandage : Constitué de tuyaux percés qui laissent s’échapper les eaux pré-traitées, le lit d’épandage est installé sur du gravier et du sable et recouvert de terre végétale. L’eau s’infiltre donc à travers les graviers sur une hauteur de 60 à 80 cm pour être traitée par les micro-organismes naturels du sol. Elle atteint ainsi la couche la plus inférieure et passe à travers le géotextile pour se déverser dans le sol. La technique du lit d’épandage combine le traitement et l’évacuation des eaux.
Les filières agrées d’assainissement
Les filières agrées sont à privilégier lorsque la surface accordée au traitement des eaux est faible. Elles peuvent être divisées en plusieurs catégories principales :
- Les filtres compactes assurent une profusion de micro-organismes pour la dégradation des déchets. Ils sont placés en sortie de fosse et permettent le traitement des eaux vannes sur un volume réduit, avant leur évacuation.
- Le filtre planté est l’une des rares filières agrées qui soit écologique. Il peut fonctionner sans fosse toutes eaux. Il utilise des plantes afin de filtrer l’eau. Les principaux végétaux utilisés sont les roseaux, les joncs ou les massettes.
- La micro-station de traitement est la solution qui occupe le moins d’espace. Elle est compartimentée de manière à assurer le pré-traitement et le traitement des eaux usées, de même que leur évacuation. Certaines utilisent des boues ou d’autres matériaux pour fixer un grand nombre de bactéries et optimiser l’espace de traitement.
Prix d’un ANC
Le prix d’un ANC dépend de plusieurs facteurs, en particulier du type de filière choisie. Il doit prendre en compte l’étude préalable, le coût du matériel, le coût de l’installation et le prix de la maintenance. Dans les études préalables, plusieurs frais sont à prévoir :
Le diagnostic par la SPANC : environ 70 €.
L’étude des sols : de 250 à 450 €.
Le contrôle de l’installation : environ 200 €.
Type d’ANC |
Prix de la Fosse Toutes Eaux |
Coût moyen de l’installation (matériel inclus) |
Coût de la maintenance |
Lit filtrant |
400 à 1200 € |
5 700 € |
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Tertre d’infiltration |
9 000 € + relevage (500 à 1000 €) |
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Lit d’épandage |
4 700 € |
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Filtre compacte |
9 500 € |
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Filtre planté |
Non nécessaire |
6 500 € |
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Micro-station |
9 000 € |
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Installation de l’assainissement individuel
Il est possible de réaliser l’installation de son assainissement individuel soi-même. Cependant, l’intervention d’une entreprise spécialisée ou d’un bureau d’études est conseillée afin de s’assurer du respect des normes en vigueur et de la qualité du travail réalisé. L’implication de la SPANC et d’un bureau d’études des sols est toujours obligatoire. Elle permet de faciliter le choix du propriétaire quant au type d’ANC à employer, de contrôler la pollution et de s’assurer de la faisabilité de tous les projets. La conformité de la réalisation doit toujours être attestée par la SPANC avant la mise en eau du système de traitement. Avant de confier la pose de votre assainissement non collectif à un professionnel, réaliser plusieurs devis en fonction de votre département et envisager les différentes possibilités qu’offre votre sol. Cette démarche vous permettra d’être sûr de réaliser des économies sur la pose de l’ANC ainsi que sur l’entretien du dispositif.
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